~ Je voudrais pouvoir me gorger des étoiles, qu’elles viennent embarquer mes rêves. Je voudrais pouvoir avaler le monde, me perdre dans chaque immensité, m’imprégner des odeurs, des couleurs. Je voudrais pouvoir me souvenir de tout. Bien sûr, j’aurais beau tout écrire, il y aura des choses que je finirais par oublier. Je sais que le temps manquera, que je n’aurai pas tout vu, pas tout dit, et que je n’aurai pas tout vécu.
Les 7 milliards d’âmes resteront insondées. Je n’atteindrai pas cette perfection de porter le monde en moi. Mais j’ai fini par comprendre que la perfection n’a jamais fait partie de ce monde, c’est pourquoi il existe des yeux vairons, des étoiles plus discrètes que d’autres et des cailloux dans les chaussures. Je bénis l’Humanité pour toutes ses petites particularités parce que l’art naît des taches d’encre tombées à l’insu du peintre. Nous sommes ces ébauches de vie, ces gribouillis d’enfant enfermés dans les malles du grenier.
Bien sûr, tout finira par brûler.
Les flammes emportent tout.
Les rêves, les efforts vains, les mots.
Jusqu’à ce qu’il ne reste rien.
Mais entre nos folies d’un soir et nos promesses d’infini, nous portons le monde en nous. ~